Le syndicat national des frontaliers de France appelle à bloquer, ou du moins filtrer, ce vendredi 10 janvier 2014 de 6h à 16h les 15 postes frontière en Franche-Comté de Vallorbe à Sainte-Croix en passant par Les Rousses et Delle. Au moins 300 frontaliers vont participer à cette action de durcissement du mouvement contre les modalités d’application de l’abandon du droit d’option. Alain Marguet, le président de l’Amicale des Frontaliers nous explique les raisons de cette colère…
A l’origine, les frontaliers voulaient avant tout conserver leur droit d’option : le droit de cotiser à une assurance maladie privée comme plus de 90 % d’entre eux. Or, Bercy a confirmé à l’automne dernier que les travailleurs frontaliers seront dans l’obligation de cotiser à l’assurance maladie française à partir du 1er juin 2014. Les manifestations et les actions s’étaient multipliées depuis avec notamment l’apparition “des bonnets rouges” aux frontières. C’était le 16 décembre dernier à Vallorbe.
Alain Marguet : “Un calcul de cotisation injuste pour les frontaliers”
Aujourd’hui, il semble que ce soient les modalités d’application de cet abandon du droit d’option qui irrite et agace les organisations des représentants des frontaliers. Alain Marguet, président de “l’Amicale des Frontaliers” conteste la méthode de calcul des futures cotisations. “ Elles seront calculées sur la base du revenu fiscal de référence à hauteur de 8% ce qui est totalement injuste. En effet, les frontaliers vont non seulement payer des cotisations sur leurs salaires, mais aussi sur les revenus immobiliers, mobiliers et financiers. C’est d’autant plus injuste qu’à titre de comparaison, la part de l’assurance maladie prise sur le salaire brut d’un salarié français est de 0,75% ”.
“Ils font la sourde oreille et sont muets comme des carpes…”
Alain Marguet ne se sent pas entendu par Pierre Moscovici et par Marisol Touraine les ministres de l’Économie et de la Santé en charge du dossier. “Aucune de nos propositions n’a été retenue. Ils ne comprennent rien du tout ou ne veulent pas comprendre. Ils font la sourde oreille et sont muets comme des carpes”. Le syndicat national des frontaliers de France a donc décidé de faire monter la pression avant la rencontre du 20 janvier à Paris auprès de la ministre de la Santé pour acter la fin du droit d’option et assurer de la continuité des soins des frontaliers. “Puisque nos interlocuteurs ne veulent rien entendre, nous allons le faire d’une manière plus compréhensible pour eux, en manifestant sur tous les postes frontière de Franche-Comté avec la Suisse…”
Barrages à la frontière suisse vendredi de 6h à 16h
La décision de rendre ces barrages bloquants ou filtrants sera prise jeudi soir, à la veille de la mobilisation de ce vendredi 10 janvier 2014. Alain Marguet espère mobiliser une vingtaine de frontaliers sur chacun des 15 postes frontière soit, au minimum, 300 manifestants…
Source: MaCommune.info